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Le tableau qui a changé ma vie

Il y a une quinzaine d’années, nous avons acheté avec mon mari deux tableaux dans une galerie locale. Ils nous avaient séduits par leurs couleurs, leurs formes, l’univers proposé, et nous les avons installés chez nous. L’histoire aurait pu s’arrêter là.

Quelques années plus tard, au détour d’une conversation, j’apprends que l’artiste vit à quelques kilomètres de chez moi, et qu’il est possible de la rencontrer dans son atelier. Toujours aussi heureuse d’admirer ses tableaux au quotidien, je ne résiste pas au plaisir d’en voir plus et de faire sa connaissance. Je l’appelle et nous prenons rendez-vous.

Le jour prévu, j’arrive à son atelier, prête à rencontrer une artiste peintre, et là… je rencontre Marie-Noëlle Guyot. Plasticienne, son art est beaucoup plus large que mon imagination, et sa personnalité est à l’avenant. Joyeuse, accueillante, elle me parle de la vie comme un guide spirituel et des couleurs avec l’espièglerie d’un enfant. À ce premier rendez-vous déjà, mes yeux brillent de plaisir en découvrant ses couleurs qui tapissent les murs et se nichent tout autour de nous. Chaque objet quotidien est propice à un embellissement enchanteur. Je ne sais pas encore que la joie et les couleurs de Marie-Noëlle prendront une telle place dans ma vie.

Ce jour-là, elle me parle des ateliers qu’elle organise autour de sa méthode de créativité. Sans en mesurer la portée réelle, je m’inscris. J’ai envie de couleurs, les siennes m’attirent, je n’hésite pas. Moi qui n’ai quasiment pas touché un crayon à dessin ou un pinceau depuis le collège, je rêve de peinture. Le premier jour d’atelier, je découvre mes deux condisciples. Deux femmes épatantes, avec lesquelles je fais connaissance. Nous sommes chacune arrivées avec nos vies, nos problèmes quotidiens, et l’envie de partager ce moment.  

Et Marie-Noëlle commence l’atelier.

Entrer en Créavie se fait d’abord par les mots. Des mots que je comprends, mais dont le flot m’étourdit un peu. Qu’importe, je m’accroche, je saisis ce que je peux, j’ai confiance. J’attends la suite. Et elle arrive vite. Après les mots qui posent le cadre, Marie-Noëlle nous emmène dans l’expérience. Créavie, c’est vivre les 5 éléments. Les siens ne sont pas les mêmes que les miens. Mon approche des disciplines métaphysiques chinoises voyage dans le bois, la terre, l’eau, le feu et le métal. Marie-Noëlle me propose l’air et l’espace, le feu, la terre et l’eau. J’écoute, j’intègre, je fais des ponts entre ces deux savoirs. Avec Marie-Noëlle, je découvre la force de l’expérience plastique. Explorer le monde et le rendre plus beau, à partir de rien. Tout est prétexte à l’art et à la découverte. Tout est jeu et joie.

Une fois par mois, nous nous retrouvons pour poursuivre l’expérience. Un nouvel élément à chaque fois. Marie-Noëlle nous emmène à sa suite dans les méandres des 5 éléments. Connaître chaque équilibre et déséquilibre, intégrer physiquement les notions au fur et à mesure de l’expérience. Organisé, responsable, stable, l’élément terre est là. Rapide, relié, en mouvement, c’est l’air. Lucide, transformant, c’est le feu. Adaptable, souple, ressentie, l’eau se présente. Accueil, liberté, ouverture illimitée, nous voici dans l’espace. Il m’arrive parfois de ne plus savoir où j’en suis. Attentive, toujours prête à tendre la main, Marie-Noëlle nous accompagne. Sa méthode de créativité s’appuie sur les arts plastiques. Ils sont son quotidien, le feu qui l’anime. Mais leurs fruits s’installent durablement dans notre quotidien. C’est ce qu’elle nous montre à chaque rencontre. Je la crois, encore une fois, sans en mesurer vraiment la portée.

Les ateliers se terminent, la première session s’achève. À la maison, mon bureau prend des couleurs. Les autres pièces aussi, mon enthousiasme créatif a retrouvé la couleur, pas question de le réfréner. Je reste en contact avec Marie-Noëlle. Nous nous voyons de temps en temps, et elle garde une place à part dans mon existence. En 2020, elle lance Créavie 2, la suite de sa méthode, avec d’autres exercices. Il ne nous est pas possible de nous voir, mais je poursuis l’apprentissage comme je peux à distance. Les 5 éléments de Marie-Noëlle se sont mêlés durablement aux miens. Mes lecteurs auront peut-être compris que l’histoire de mes 7 essentiels vient de là.

Les enseignements de Marie-Noëlle m’accompagnent. La méditation des 5 éléments le soir, pour me détendre et m’endormir. Et puis, une petite page qui a changé ma vie. De quelles forces coopérantes ai-je besoin aujourd’hui pour me sentir Créa-Vivante ? Quand Marie-Noëlle m’a donné cette liste l’an dernier, je n’en ai, encore une fois, pas mesuré la portée. Car c’est un cadeau inestimable.

Si vous avez déjà lu certains de mes articles, vous savez peut-être que je suis auteure. Articles de blogs, nouvelles, romans, l’écriture est au centre de ma vie. Mon premier roman est sorti au printemps, et je suis en train d’écrire le deuxième. Et je me suis rendu compte que lorsque je prends une minute avant de commencer ma journée pour définir les forces coopérantes dont j’ai besoin, ma productivité est décuplée. Comme si je me plaçais dans un espace hors du temps, où l’inspiration coulait plus fluidement que n’importe où ailleurs.

Je vous donne un exemple concret.

Ma vitesse moyenne d’écriture est de 2 pages par heure pour des descriptions, à peu près le double pour des dialogues. J’écris des scénarii de fictions radio depuis 2008, et à raison d’un scénario par an, je retombe toujours sur le même rendement. Mais les jours où je définis mes forces coopérantes, comme ce matin par exemple, j’ai écrit 9 pages de « description » en 2 heures (sans que cela ne nuise ni à la narration de l’histoire ni aux fautes…). Et cela aussi s’est vérifié à chaque fois que je l’ai fait. Les mots et les phrases se suivent sans que je me pose de questions. Le fil se déroule, clair, précis, fluide. Tout est là.

Alors il m’arrive encore de ne pas définir ces forces coopérantes le matin, mais dès que je sens un manque d’inspiration, je reviens aux bases. Et cela ne fonctionne pas que pour l’écriture. Pour le reste de ma vie quotidienne, c’est comme si j’avais choisi l’option ligne droite. Les choix sont plus faciles à faire, l’intuition plus claire, les intentions bien posées. Alors aujourd’hui, pour la première fois peut-être depuis que je connais Marie-Noëlle, je mesure ce qu’elle m’a donné. Un accès à la meilleure version de moi-même. Celle qui est joyeuse d’être en vie, celle qui aime, sa famille, ses amis, et les autres aussi, et celle qui profite de chaque instant, juste parce qu’elle peut le faire.  

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