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Identifier ses conditionnements

Une prise de conscience commence parfois par une chose anodine. Il y a quelques mois, je cherchais un shampoing à la camomille. Ne me demandez pas pourquoi, j’avais une envie irrépressible de ce parfum que j’associe au réconfort et à la douceur.

Ni une ni deux, je me rends au supermarché le plus proche et visite le rayon shampoings. Les flacons s’alignent, formes et couleurs variées, du bio, du pas bio, du floral, du naturel (évidemment, quand ça ne l’est pas, la mention ne se pavane pas en première ligne). Je finis par trouver l’étage « camomille », avec de jolies teintes jaunes. Seul problème, tous les shampoings à la camomille, sans exception, sont vendus pour « cheveux blonds ». Oups. Si mes cheveux dévoilaient une nuance châtain clair dans ma jeunesse, ils n’ont jamais été blonds, à part pour quelques mèches ici ou là, et ne risquent pas de le devenir. Vous n’imaginez pas l’effort qu’il m’a fallu déployer pour repartir avec un shampoing camomille pour cheveux blonds.

Cette histoire m’a conduite à m’interroger sur les croyances et conditionnements inconscients que nous entassons, jour après jour. Je n’hésite pas à mettre fin à un contrat qui ne me convient pas, que ce soit pour un fournisseur d’énergie ou un emploi. Les choses sont clairement énoncées dans les documents. Clause de résiliation, démission ou modification de prestataire, décider de changer ne me pose pas de problème. Je me conforme au protocole, et poursuis mon chemin. Ce qui m’entrave, c’est d’agir différemment de ce qui est indiqué.

J’ai un respect de la parole donnée qui confine à la pathologie. Revenir dessus me provoque des sueurs froides, et je m’enorgueillis de ma fiabilité. Quand je dis quelque chose, je le fais. Tout le temps. Enfin presque. Sauf quand je change d’avis. Et ça arrive plus souvent que je ne le voudrais, car j’ai parfois du mal à m’écouter.

Connaissez-vous le Bazi ? C’est une forme d’astrologie chinoise, autrement nommée des 4 piliers. Chez moi, le pilier de l’année (ce que les autres voient de nous) est bois ying. Un beau pilier, cohérent de haut en bas, bien aligné. Le bois ying est un bon camarade. Il aime faire plaisir, et se plie aisément pour arranger un différend. Il est le plus souple et le plus résilient des éléments, dans la joie et la bonne humeur. D’un autre côté, il a du mal à dire non. Refuser de rendre service n’est pas dans sa nature.

Et c’est là que ça coince chez moi. Car à côté de ce pilier très droit et très visible, se cachent deux autres piliers, quasiment identiques, feu yang/terre yang pour le jour et le mois (ma personnalité profonde et le côté professionnel). Ces deux piliers sont plus faibles que le précédent (la terre affaiblit le feu) et ils ont donc du mal à faire le poids face au bois yin, mais leur conscience de soi est supérieure, et un feu yang ne laissera rien le mettre en danger.

Du coup, je finis en général par trouver la bonne décision ou solution pour moi, mais il me faut parfois plusieurs essais avant d’évacuer mes conditionnements. Issus de mon histoire familiale, des contraintes et usages de la société, ou tout simplement de mes expériences passées, ils jalonnent ma vie. Savoir les identifier permet de s’en affranchir et d’imaginer une autre réalité.

Pour cette fois, je me suis libérée du poids des énoncés. J’ai choisi de prendre l’information pertinente par rapport à ma recherche (ce shampoing est à la camomille) et d’en faire ce que bon me semble. Depuis, un parfum floral réconfortant flotte dans ma salle de bains…

2 commentaires sur “Identifier ses conditionnements”

  1. Merci pour ce petit « instantané » de vie , tellement vrai et malicieusement pertinent quant à notre volonté à interroger -ou pas nos choix.

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