L’histoire de cette petite âme commence il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine.
A ce moment là, elle vit dans un monde d’immobilité. Oh pas en étant coincée ou empêchée d’agir comme on peut le connaître sur Terre. Non. Juste un monde où le mouvement n’est pas nécessaire.
Un monde d’unité. Un monde où la conscience partagée n’est pas une recherche quotidienne, mais au contraire une réalité intense.
Car elle n’a pas besoin de bouger pour sentir ses congénères. Elle les ressent. Profondément et intensément. A l’endroit où elle ne fait qu’un avec l’univers qui l’entoure.
Cet endroit que vous connaissez peut-être, où tout est à la fois possible et sans importance.
Cet endroit où tout existe, mais où rien d’autre ne peut vous rendre plus heureux que la connaissance et la certitude d’être là, maintenant, à l’endroit et au moment où vous devez être.
De cette vie d’immobilité physique privilégiée, la petite âme a gardé le sentiment parfois diffus mais inaltérable et inaliénable que l’univers va bien au-delà des limites physiques et scientifiques explorées par les humains.
Car au-delà de ce premier monde si important pour elle, elle a voyagé. Beaucoup. Loin. Non pas que cela ait une quelconque importance dans l’unité. Car le temps est circulaire, et les distances relatives. Tout a une autre saveur, et une autre valeur.
Elle a expérimenté d’autres formes. Certaines ont été très mobiles, ou très volubiles. Car même dans les mondes unifiés, certaines espèces utilisent un langage sonore évolué, qui complète la connaissance intuitive et universelle de la conscience partagée.
Elle a aimé les rencontres, les formes, les couleurs. La vie et la joie. La certitude d’Être, et l’inconscience du Tout. L’inconscience du morcellement.
Mais un jour, parmi toutes ces expériences, la petite âme a choisi de venir sur Terre.
Oh elle savait bien que c’était une expérience différente, unique, particulière. Et alors ? Elle avait déjà vu tellement de choses, qu’elle n’était plus à une expérience près.
Alors elle est venue sur Terre. Une première fois. Elle a expérimenté la séparation du Tout qui l’avait accompagnée en permanence jusqu’ici. Elle a expérimenté la matière. Ce corps physique si lourd lorsqu’il est isolé. Elle a expérimenté le bruit, les odeurs, les sensations.
Certains disent que l’intensité des émotions et des sensations sur Terre dépassent tout. Mais pour la petite âme, ce dépassement est surtout violent.
Car elle a vécu elle, des sensations et des sentiments forts. Ceux de l’unité. Ces sentiments doux et confortables dans leurs couleurs flamboyantes et infinies et dans l’Amour inconditionnel.
Ce qu’elle trouve sur Terre, à ce moment là, c’est un monde compliqué, intensément individualiste. Un monde de peurs. Un monde d’illusions et de masques.
Alors elle est revenue. Plusieurs fois. Pour chercher et trouver, ici aussi, la beauté, la joie et les rencontres. Mais chaque expérience a été plus douloureuse que les précédentes. Car la violence augmentait. La solitude aussi, à mesure que les peuples terrestres se terraient dans l’isolement et la peur.
Malgré tout, elle est revenue. Pour allumer une petite flamme de lumière au cœur des ténèbres, et de l’expérience perdue. Oh elle en a aperçu d’autres. De petites flammes comme elle, vacillantes dans le vent mais persistantes dans leurs efforts.
Leurs efforts si peu récompensés par l’Amour, mais au contraire en proie à la défiance et à la peur, encore et toujours.
Mais aujourd’hui les choses sont différentes. La petite âme sait que c’est la dernière fois qu’elle vient sur Terre. Elle a fait son chemin. Elle a tenu la flamme aussi longtemps que nécessaire. Jusqu’à ce que les lumières soient suffisantes. Jusqu’à ce que l’expérience retrouve enfin son cours naturel.
Car cette fois elle y est. Elle aperçoit et elle reconnaît dans les déchirures du voile d’illusion les flammes amies. Elle sent leur chaleur se diffuser sur Terre. Elle aime participer à ce rayonnement, et au soutien de Gaïa qui en a tant besoin. Elle a enfin retrouvé l’unité perdue, et elle travaille à l’amener sur Terre, en cadeau pour les humains.