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Fatalisme ou résilience ?

Savoir s’adapter aux circonstances est une grande force. Être suffisamment flexible pour ne pas perdre (trop) de temps à se lamenter sur le passé et ce qu’on aurait souhaiter garder cristallisé à jamais se révèle toujours payant.

Cette résilience peut être ardue à vivre, et ce mouvement vivant et permanent met parfois à rude épreuve notre confort.

Point ici de pause et de repos bienvenus et dont on profiterait à l’envie. La résilience nécessite une autre forme de repos, celui qui consiste à ne pas surestimer ses forces afin de les économiser à chaque instant plutôt que de les jeter dans la bataille et d’espérer les récupérer à l’occasion d’une halte complète et durable.

Les chinois sont friands de cette attitude en mouvement perpétuel. Ils perdent peu de temps à conserver le passé si cela leur complique le présent. On peut le regretter parfois, mais ils utilisent une quantité d’énergie moindre pour atteindre leur objectif, car ils recherchent en permanence la meilleure longévité.

Peu leur importe de s’arrêter, voire de reculer parfois, si cela leur permet de rester en mouvement et de ne pas perdre d’énergie en inertie et en redémarrage « à froid ».

Le fatalisme est la limite excessive de la résilience. Cet instant où on dépasse le mouvement sain d’adaptation aux circonstances pour rester dans une forme de soumission aux évènements extérieurs. On oublie alors que rester en mouvement nous permet d’être en action et d’agir pour profiter des énergies ambiantes. On subit alors le poids de notre environnement en étant figés sur nos certitudes.

Le fatalisme, c’est la résilience immobile. C’est l’inertie qui résiste au temps qui passe. Celle qui attend que les choses passent autour d’elle. Celle qui se courbe sous le poids des obstacles et des peurs. Celle pour qui le changement doit venir de l’extérieur.

Le fatalisme, c’est le confort d’une situation connue même si elle est insupportable. C’est attendre que les autres nous sauvent, quels qu’ils soient.

La résilience, c’est l’inconnue du mouvement perpétuel. L’absence de repères fixes et prédictibles. Et la seule certitude que rester en mouvement c’est rester vivant et s’adapter vaille que vaille aux circonstances pour assurer notre propre longévité.

Mais la résilience c’est aussi choisir l’action. Agir pour moi d’abord, puisque je connais mes forces et mes besoins. Agir pour les autres aussi, puisqu’au fond, nous avons tous les mêmes besoins primaires : respirer, nous nourrir, être en bonne santé…

Choisir la résilience et agir pour soi n’est pas de l’égoïsme, c’est au contraire une démarche nécessaire pour vivre bien avec les autres. Se connaître évite de projeter nos peurs sur eux. Cela nous permet de communiquer sincèrement et librement. De décharger les peurs qui s’enkystent dans des souffrances et des maladies chaque fois qu’on enferme une émotion.

Ce n’est pas un chemin facile, mais il est simple. Il nécessite une bonne dose d’humour, pour désactiver les situations compliquées, quelques pincées de persévérance pour continuer sa route sur un chemin inconnu, et surtout de l’amour et de la bienveillance. Envers soi-même d’abord, car personne n’est plus proche de vous, et s’accepter avec toutes ses parts d’ombre est parfois effrayant, mais c’est aussi la porte ouverte aux autres. Et pour finir, un zeste de gratitude, pour tout ce qui est beau dans notre vie. Des plus petites attentions aux plus grands partages, chaque goutte de plaisir est une lumière sur le chemin de notre résilience sereine.

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