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Un mensonge peut en cacher un autre – chapitre 2

Un mensonge peut en cacher un autre

 

Chapitre 2) Lila

Lila finissait de se préparer en attendant Tristan. Elle s’amusait à l’avance de la tête qu’il ferait en pénétrant dans le restaurant. C’était toujours un plaisir de le titiller en lui parlant végétarien, végane et défense des animaux. Ici, rien de militant ou d’absolutisme convaincu. Si la ligne était claire dès l’entrée dans la salle avec les choix décoratifs et les menus bien disposés, elle n’était cependant pas agressive. Lila y avait déjà mangé plusieurs fois et elle savait qu’il s’y trouverait bien.

Elle se demandait si elle devait parler à Tristan de sa dernière conquête en date, un photographe du nom de Pierre. Elle hésitait, car il ne se gênait pas pour la taquiner. Sa tendance à choisir des amants sans saveur en dehors du lit était un sujet de discussion récurrent entre eux. Le pire étant qu’il avait raison ! Autant éviter, en tout cas pour l’instant. Elle n’était pas amoureuse de Pierre, mais il était disponible et elle n’avait pas honte d’en profiter. Le choix était limité. Le seul homme qui sortait du lot était Bruno, l’associé de Tristan, mais il était marié depuis dix ans ce qui le mettait d’office hors jeu.

Lila hésitait entre un pantalon gris avec un chemisier bleu ciel ou sa robe rouge. Elle avait craqué pour celle-ci lorsqu’elle l’avait vu en vitrine, même si elle savait qu’elle aurait peu d’occasions de la porter. Elle ouvrit la fenêtre. Il faisait encore bon, la robe serait parfaite. Elle était en train de remonter la fermeture éclair quand elle entendit la sonnette.

« Tristan ! Bonsoir, entre, j’ai presque fini. »

Il passa la porte en refermant derrière lui, essayant de deviner ce qui avait changé. La coiffure était identique depuis des années, un carré court dégradé qui mettait en valeur ses épaules. Pas de fantaisies en matière de maquillage non plus. La robe !

« C’est une nouvelle robe ?

— Elle te plaît ? » Lila tourna sur elle-même pour faire admirer son achat.

« Elle est superbe, et toi aussi d’ailleurs. » Tristan l’embrassa tendrement sur la joue en se demandant pourquoi il n’était pas amoureux d’elle. C’était une fille formidable et ils se connaissaient par cœur. Trop peut-être ? Il faut parfois garder un jardin secret, et avec Lila ils avaient tout partagé. Les tricheries aux contrôles de maths, les premières amours, les réussites scolaires et les peines de cœur, les expériences sportives et les découvertes culturelles…

« Tu es prêt ? Allons-y. »

Lila fermait la porte à clé en attendant l’ascenseur. Le restaurant était situé à deux pas, la promenade leur ouvrirait l’appétit. Elle était ravie de passer cette soirée avec Tristan. Il y avait quelques semaines qu’ils ne s’étaient pas vus et les conversations téléphoniques ne remplaçaient pas un contact direct. Elle le trouvait amaigri. Il avait toujours été svelte, mais là il s’était creusé. Elle savait que sa dernière rupture, avec Aurélie, avait été difficile. C’est elle qui était partie, soi-disant parce qu’il ne passait pas assez de temps avec elle. Lila soupçonnait que c’était surtout dû à son métier. Boucher ça n’était pas assez reluisant pour une poupée superficielle comme Aurélie. Vendeuse dans un magasin de chaussures, elle avait certainement plus de qualités pour les porter que pour les vendre. Lila savait qu’elle était particulièrement de mauvaise foi au sujet d’Aurélie, mais cette pétasse avait brisé le cœur de Tristan et elle ne lui pardonnerait jamais. Et puis ça la détendait. Elle était persuadée qu’Aurélie n’était pas la femme qu’il lui fallait, mais s’il était encore touché par leur rupture elle devrait faire attention à ses paroles. Non que Tristan ignore l’avis de Lila sur Aurélie, mais ce n’était pas la peine d’en rajouter. D’ailleurs, elle sentait bien qu’il n’était pas au mieux de sa forme, car cela faisait plusieurs minutes qu’ils marchaient sans dire un mot. Cela ne lui ressemblait pas. Tristan était un commerçant dans l’âme. Toujours prêt à discuter, s’intéressant à ses clients, aimant collecter les petites histoires du quotidien et du quartier. C’est ce qui faisait son charme et elle l’avait vu se métamorphoser lorsqu’il avait découvert les métiers de bouche. Lui qui était renfermé quand il travaillait dans l’informatique s’était épanoui. Ses yeux noirs pétillaient de malice et la barbe qu’il se laissait pousser conformément à la mode mettait en valeur son visage, fin, mais bien dessiné. Elle remarqua que quelques mèches blanches commençaient d’apparaître dans ses cheveux châtains. Elle sourit. Le restaurant se trouvait au coin de la rue et elle avait hâte d’avoir l’avis de Tristan sur cet endroit.


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