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Le vrai prix des choses

Comme tout auteur, je m’intéresse à ce qui m’entoure, et le fait d’écrire de la dystopie ou de la science-fiction augmente encore ma sensibilité à mon environnement. À ce titre, je me sens concernée par l’état de la planète et de ma commune, par le bonheur de ma famille, de mes amis, voisins ou de gens que je ne connais pas.

Je suis peut-être un peu naïve, mais je considère que la fin ne justifie jamais les moyens. Renier qui nous sommes nous évitera parfois quelques déconvenues, mais à quel prix ?

Et aujourd’hui, j’ai envie de partager une pensée qui m’accompagne depuis pas mal de temps. Nous vivons dans une société qui a oublié le vrai prix des choses, et où les concepts ont remplacé le concret. Quand j’étais petite, un raisonnement absurde nous rappelait que les raccourcis les plus évidents ne sont pas toujours pertinents. Un cheval bon marché est rare. Le rare est cher. Donc un cheval bon marché est cher.

Et c’est exactement le genre de simplifications qu’on nous sert à longueur d’année, comme celle qui rend le nucléaire écologique.

Tout cela, c’est le règne de l’illusion. Une scène où la forme compte plus que le fond. Un théâtre où une piste de ski fleurit dans le désert, mais où l’on se révèle incapable de vivre ensemble. J’ai entendu une émission de radio hier, où une intervenante expliquait le rôle social du cinéma. Une salle de cinéma, c’est un endroit où vous passez des heures avec des inconnus, pour regarder le même film. Un espace où vous mettez de côté votre individualité pour partager une expérience. Il ne s’agit pas de l’oublier, mais de faire l’effort d’aller vers les autres.

La première, je vais moins au cinéma. Parce que le prix des places a augmenté. Parce qu’il faut choisir un film pour enfants ou leur trouver une garde. Parce que subir autant de publicités qu’à la télévision (et souvent pour les mêmes marques), vu le prix de la place, c’est abuser. Parce que je déteste être dérangée par les lumières des téléphones ou le bruit du pop corn. À bien y réfléchir, ce n’est pas tout à fait vrai. Je ne suis jamais beaucoup allée au cinéma. Parce que ce n’était pas à côté de chez moi, ou parce que je n’aimais pas m’y rendre seule. Mais d’autres activités me permettaient et me permettent encore de confronter mon unicité à la diversité du monde.

Car c’est cela l’essentiel. Une société où concilier épanouissements individuel et collectif, avec une bonne dose d’honnêteté, de respect et de tolérance. Et ça marche dans les deux sens. On ne récolte pas toujours ce que l’on sème, des échecs sont possibles, mais on ne récolte rien qu’on n’ait semé…

Crédit image : Pixabay

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1 commentaire pour “Le vrai prix des choses

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