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Le rêve de Nicolas – Ch 15

Le rêve de Nicolas, un roman de Sandrine Walbeyss

La goutte de trop

Atchaaa ! Nicolas sortit péniblement une main de ses moufles pour tenter d’attraper un mouchoir au fond de sa poche. Il renifla, espérant ainsi couper l’herbe sous le pied à la goutte qui s’apprêtait à apparaître au grand jour. Atchaaa ! Loupé ! Cette fois elle s’était vengée et l’avait mis KO. Il lança un regard dégoûté à ce qui venait de jaillir de son appendice nasal. Heureusement pour lui, il y avait peu d’affluence à cette heure-ci. Il se moucha, jeta le mouchoir dans la poubelle la plus proche, remit sa moufle et se hâta pour arriver à la pharmacie avant la fermeture. Pas question de passer une autre nuit comme ça.

Atchaa ! Merde ! Branle-bat de combat pour retrouver un mouchoir. Les deux moufles sous le bras, il cherchait désespérément dans ses poches. Rien. Merde. Quelle galère !

« Tu veux un mouchoir ? » Reconnaissant la voix de Jessica, Nicolas hésita un instant à faire le sourd et à tourner les talons. Il ne pouvait pas faire demi-tour devant l’entrée ! Mais quand même, Jessica, avec la tête qu’il devait avoir… Merde ! Atchaa ! « Pardon. » Elle rit en lui tendant un mouchoir en papier.

« T’inquiète, bon tu le veux ce mouchoir ? J’ai comme l’impression que ça pourrait te servir. » Il l’attrapa sans répondre, son orgueil malmené par la chandelle qui pendait à sa narine gauche. Il se moucha maladroitement, gêné par la proximité de la jeune femme. Atchaa ! « Ben dis donc, t’as un sacré rhume. Tu devrais pas rester au chaud avec une tisane ? »

Hochant la tête, empli de gratitude pour l’inventeur du mouchoir en papier, Nicolas montra d’un geste la pharmacie toute proche. « Ah, je comprends. Tu veux de l’aide ? » Il secoua la tête de droite à gauche. « Bon, comme tu veux, mais t’as pas l’air bien. Fais attention à toi quand même hein ? Salut. »

Nicolas la regarda partir, échappant ses moufles sur le trottoir. Et flûte. Il se baissa pour les ramasser. Atchaa ! Cette fois il en avait plein les baskets, merde ! Il utilisa le mouchoir pour récupérer ce qu’il pouvait et se demande si les pharmacies vendaient des kleenex. Atchaa ! Contemplant le mouchoir plein qui commençait à se déliter entre ses doigts, il secoua la tête. C’était ça ou les moufles. Il se passa le mouchoir sous le nez, reniflant pour rattraper le reste avant que ça sorte. À ce rythme-là, il serait couvert de morve avant de rentrer chez lui. La pharmacienne trouverait bien quelque chose, des compresses, des bandages, n’importe quoi pourvu que ça puisse contenir le flux intarissable de son nez congestionné. Il était arrivé devant la porte et prêt à la pousser quand un écriteau attira son attention. Exceptionnellement fermé. Nicolas regarda ses moufles d’un air dépité. Atchaaaaa !

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