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La fin d’un rêve

SW Mon parcours d'écriture

Il y a quelques semaines, j’ai enfin reçu la réponse de la maison d’édition à laquelle j’avais envoyé mon nouveau roman. Et c’est non.

Depuis, je déprime.

Cette fois, j’avais pourtant mis toutes les chances de mon côté. J’avais rencontré une des éditrices de la maison, pris en compte ses conseils, lu (et apprécié) plusieurs de leurs parutions, bref, pendant les mois d’attente, mon moral était resté au beau fixe, persuadé que ça matcherait.

Quelques jours avant la réponse, j’avais envisagé d’envoyer ce texte à une autre maison d’édition. Je commençais à trouver le temps long, et à étudier une autre possibilité. Patienter « dans le vide » pour un retour, même non hypothétique, demeure un exercice contraignant. Cependant, lorsque je consultais la liste des éditeurs potentiels, aucun ne se dégageait. J’avais mis tant d’enthousiasme dans ce projet, que rien ne semblait pouvoir prendre la place. J’avais donc réinvesti mon attente, me disant qu’ils avaient reçu beaucoup de demandes et que la réponse finirait par me parvenir.

Lorsqu’elle est arrivée, j’ai été soulagée. L’attente avait pris fin, et je pouvais enfin agir. Retrouver le mouvement après l’immobilité apparente et forcée de l’attente était une vraie libération. Mais ce n’était pas celle que j’espérais. Là où j’avais anticipé les échanges avec l’éditeur autour de mon texte, le travail de correction, les différents choix, je me restais seule avec mes mots.

Comme tous les auteurs, j’ai l’habitude d’être face à eux, avec eux, au milieu d’eux. De les observer, de les étudier, de les agencer, de les bichonner. Et pourtant, à ce moment-là, j’avais perdu pied. Loin de former un ensemble rassurant, joyeux et spontané, ils étaient soudain devenus froids, étrangers, menaçants. Je ne les reconnaissais plus. Perdue dans ma déception et l’absence de plan B (ça fait des années que je désire trouver une maison d’édition avec laquelle construire ce projet), j’avais jeté un voile noir sur mes rêves.

Ce petit non était celui de trop. Un trop plein d’espoirs et d’attentes frustrés. Face à l’extérieur, j’ai donné le change. Relativisé, minimisé ce refus, balancé dans la longue liste des non réussites. La vérité, que je regarde enfin au milieu de mon insomnie, c’est que ce petit non a signé la fin d’un rêve, celui d’être acceptée par une maison d’édition, avec mes histoires farfelues, mon enthousiasme contagieux et mon professionnalisme parfois rigide.

Une nouvelle fois, j’ai failli tout arrêter. Cesser d’alimenter ce blog, et de vouloir toucher des lecteurs qui n’existent peut-être même pas. Garder mes histoires pour moi, et interrompre la souffrance. Chaque refus est violent comme une claque.

Une nouvelle fois, je vais persévérer. J’abandonne l’idée de trouver une maison d’édition. Fini l’attente dans le vide, et le gouffre de la déception. Comme des milliers d’autres auteurs, je prends le chemin de l’autoédition. J’ignore où il me mènera, et ma part inquiète avide de contrôle fait déjà la girouette pour envisager tous les cas de figure et déterminer la voie à suivre. Aucune équipe n’a voulu de moi, qu’à cela ne tienne, je construirai la mienne.

Grâce à une amie auteure, j’ai fait la connaissance d’une correctrice. Une personne motivée, percutante et qui a accepté mon roman ! La première petite pierre de ce nouveau chemin. Il s’ouvre devant moi, et j’ai confiance en l’univers qui me réserve de belles surprises. Avec mon premier livre, j’ai tissé les premières trames d’une nouvelle existence. Un monde où j’échange mes mots avec des lecteurs et des auteurs, où des personnes bienveillantes m’invitent à un salon, une dédicace, ou simplement pensent à moi.

Je n’ai plus besoin de chercher mon équipe, elle est déjà là. J’ai déjà la chance d’avoir rencontré des personnes fabuleuses qui m’ont accepté comme je suis, avec mes histoires farfelues, mon enthousiasme contagieux et mon professionnalisme parfois rigide.

Cette nuit, je termine le deuil de ce rêve inabouti. C’est une étape incontournable. Refermer un chapitre avant d’entamer le prochain. Celui-ci a fini tristement, et j’ai versé quelques larmes. Mais elles ont nettoyé la place et évacué la déception. Il ne reste qu’une page blanche.

À moi d’écrire la suite.

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5 commentaires sur “La fin d’un rêve”

  1. Motivée et percutante. J’aime bien ^^
    J’y crois, à cette histoire ! Et j’ai envie de découvrir tout ton univers !

    1. Sandrine Walbeyss

      Merci et bienvenue dans l’aventure ! J’ai hâte de voir apparaître le résultat de notre collaboration sur le blog !

  2. Retour de ping : L’auto-édition, un gage de qualité - Sandrine WALBEYSS

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