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Pourquoi j’écris ?

L’écriture est mon cadeau. Ma récompense pour avoir persévéré.

J’ai toujours été admirative de ceux qui savaient très tôt ce qu’ils voulaient faire, avec une pointe d’envie envers les passionnés. Ceux qui avaient choisi leur voie, que ce soit dans la plomberie, la musique ou l’informatique. Il n’y a pas si longtemps, dans une autre phase de ma vie, un jeune plombier m’expliquait le travail qu’il avait réalisé sur le chantier, me montrant les parties de réseaux, les difficultés, les solutions qu’il avait appliquées. Il était heureux et fier de son travail (et il y avait de quoi !), et son enthousiasme était contagieux.

Moi, j’ai longtemps cherché ma voie. J’avais beaucoup de centres d’intérêt, et une grande curiosité à l’égard du monde, mais par-dessus tout, j’étais persuadée que, moi aussi, un jour, je saurais ce que je voulais faire, je trouverais une activité qui me passionnerait et qui effacerait les contraintes d’avoir à travailler jour après jour, pour payer les factures en fin de mois.

J’ai essayé des tas de choses. Très vite, j’ai écarté le dessin (pas assez douée pour dépasser le stade amateur), le théâtre (pas assez extravertie pour être à l’aise), la couture (pas assez concentrée) … J’ai gardé d’autres activités pendant des années : la musique (elle nourrit mon âme), la danse (elle enchante mon corps) et le sport (il m’aide à me vider l’esprit).

Malgré tout, toujours pas de passion à l’horizon. Alors j’ai continué de chercher. J’ai fait de la boxe française, de la photographie, des langues étrangères. J’ai aussi diversifié mes diplômes. Là où certains ont un bac+5, j’ai un bac+2+2+2… Un DUT Génie Thermique et Énergie (technique), un DULCO de langue et civilisation étrangères mention hébreu moderne (littéraire) et un diplôme de décoratrice d’intérieur (technique et artistique). Un bon résumé de mon parcours !

Pendant des années, j’ai suivi des formations, à distance, par correspondance, le soir, le week-end et pendant mes vacances. Cette boulimie d’activités et de formations a parfois déconcerté ma famille et mes amis. Pourquoi l’hébreu ? Et le paysagisme ? Ma seule réponse a souvent été pourquoi pas ?

Après trente ans de recherche (je considère l’entrée au collège comme le point de départ de ma recherche « sérieuse »), j’ai cru avoir trouvé ma passion lorsque j’ai découvert les disciplines métaphysiques chinoises (Feng Shui et astrologie Ba Zi). J’ai mis beaucoup d’énergie dans cette voie, découvrant une utilisation inhabituelle de tout ce que j’avais fait avant. Malgré ma timidité, j’ai animé des conférences, réalisé des démarches commerciales pour me faire connaître et commencé un blog.

Deux ans plus tard, j’ai abandonné cette voie, qui n’était pas tout à fait la mienne, mais qui m’a permis d’y accéder. Depuis 2008, j’écrivais, de manière autodidacte et amateure, des scénarios de fiction radio. Démarrés par hasard sur la demande de mon mari, j’avais pris l’habitude d’écrire une histoire par an, le soir et le week-end. Une parenthèse dans ma vie professionnelle très technique que j’appréciais, mais dont je n’avais jamais imaginé faire autre chose.

Et pourtant. Animer un blog pendant près de deux ans avec presque un article par semaine m’a permis d’envisager l’écriture différemment et de voir, enfin, l’évidence qui était sous mes yeux.

Écrire était ma passion. Une passion que je n’ai pas vu grandir, et qui s’est révélée comme une évidence. Lorsque j’écris, tout ce que j’ai vécu, toutes ces expériences dépareillées, prennent sens. J’ai participé à des compétitions, fait des concerts. Je me suis retrouvée isolée au milieu de gens physiquement différents, et perdue dans une foule d’anonymes. J’ai vibré avec un stade qui chante un hymne national et apprécié la solitude d’une pause en forêt. Tout cela nourrit mon écriture.

Lorsque j’écris, peu importe que je sois timide en société et que j’aie l’esprit d’escalier, il est toujours temps de reprendre la phrase ou de récrire le paragraphe. Écrire me permet de mettre de l’ordre dans mes idées, de découvrir sous un autre angle mes expériences. J’ai souvent fait parler des choses ou des animaux dans mes fictions radios, une manière d’investiguer ce qui se passe au-delà du visible.

L’imaginaire s’est imposé dans mon écriture. J’ai fait de rapides incursions dans d’autres styles (policier, comédie romantique..), mais c’est dans les mondes imaginaires que j’ai envie de construire mes histoires. Avoir la liberté de créer un monde est un challenge incroyable et une aventure en soi. Chaque page m’étonne et m’émerveille.

Écrire me nourrit. J’écris les histoires que j’aime lire. Des histoires de fraternité, de situations surprenantes où la personne qui vous tend la main n’est pas toujours celle qu’on attend. Des histoires de chemin personnel. Qui suis-je, et pourquoi suis-je là ? Des histoires qui nous emmènent au-delà du connu, à la rencontre d’un monde invisible et subtil.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres qui me restent à découvrir, l’écriture est mon cadeau. Et si je le partage avec vous, c’est qu’il me permet de vous dire tout ce que je n’ose pas formuler quand vous êtes en face de moi.

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