Presque trois ans jour pour jour après mon premier article sur le sujet, j’ai envie de vous raconter la suite de l’expérience.
La suite du concours de nouvelles
Je vous avais laissé en septembre 2018 avec l’enthousiasme d’une première édition qui se profilait suite à une nouvelle primée pour un concours. Le recueil des nouvelles reçues devait être édité l’année suivante.
Le bon côté des choses :
Quelqu’un a aimé mon écriture ! Je suis ravie ! Les échanges avec l’éditrice qui a organisé le concours sont agréables, et j’apprends que le prix se compose de quelques œuvres de son catalogue et d’une formation à l’écriture.
Comme je ne suis pas sur place pour suivre la formation, tout se fait par téléphone. C’est une formation sur-mesure, qui m’apprend beaucoup. Auparavant, je fonctionnais beaucoup de manière intuitive, comme lorsqu’on reproduit un pas de danse qui nous a plu. Avec cette formation, je sais à quoi correspondent les choses. J’ai gagné du temps.
Le moins bon côté des choses :
Sa méthode conseille la rédaction d’un plan avant la rédaction du texte complet afin de savoir où l’on va. Problème, cela ne correspond pas du tout à ma manière d’écrire. Lorsque j’entame une histoire, je n’ai (presque) aucune idée de l’endroit où elle m’emmène, et c’est justement ça qui me plaît. Chez moi, la coopération cerveau droit/cerveau gauche fonctionne ainsi. Je découvre l’histoire au fur et à mesure que mon cerveau droit me déroule les personnages et les évènements. Lorsque la trame d’ensemble est terminée, le cerveau gauche, cartésien et organisé, s’attelle à la tâche pour peaufiner le texte. Il est le mieux placé pour traquer les petites incohérences, les fautes, et proposer d’inverser certains chapitres pour faciliter l’immersion du lecteur.
Le recueil de nouvelles n’a jamais été édité. Je n’ai jamais reçu les autres prix (que je n’ai pas pu aller chercher sur place le jour de la remise), ni un livre commandé sur le site de l’éditrice (qui n’a jamais déposé le chèque de participation pour les nouvelles). Mon dernier mail pour savoir où en était le projet n’a jamais reçu de réponse.
Ce que j’en retire :
C’est une excellente expérience qui m’a aidée à identifier comment je fonctionne et ce qui me convient (ou pas) dans un processus d’écriture et d’édition. Même si je peux être tête en l’air, professionnellement, je suis quelqu’un d’organisé, et j’attends la même chose de mon éditeur. Cela ne veut pas dire que tout se déroule sans accrocs, mais qu’il y a toujours quelqu’un pour résoudre le problème.
La suite de mon petit livre
Vous vous rappelez peut-être que je n’avais pas donné suite à la proposition de l’éditrice pour mon petit roman. J’ai ensuite tenté l’aventure de l’autoédition, suite à un mail de refus d’un éditeur qui m’orientait vers Librinova.
J’aimais l’idée que mon roman puisse intéresser un éditeur s’il était vendu à x exemplaires. Au bout du compte, j’avais peu de temps à consacrer à sa diffusion. Le résultat a donc été très confidentiel avec une vingtaine de livres vendus grâce à mes proches (merci papa, merci maman). Aucune vente supplémentaire par le site, contrairement à ce qu’ils laissent entendre dans leur communication. Comme il fallait repayer au bout d’un an pour continuer à être visible, l’aventure s’est arrêtée là.
Début 2021, j’ai (enfin) eu l’inspiration pour le retravailler dans le sens que l’éditrice m’avait conseillé (c’était une excellente idée). Comme je ne souhaitais pas passer de temps à le promouvoir, il est simplement en ligne sur le blog, et vous pouvez le trouver ici.
Ce que j’en retire :
L’autoédition n’est pas pour moi. Je n’ai pas la fibre commerciale, et je n’ai pas envie de partir à l’aventure seule.
Les conseils de l’éditrice sur mon livre étaient pertinents et m’ont aidé à l’améliorer. Je veux un éditeur pour m’accompagner dans le processus, m’aider à améliorer mes livres et à les diffuser auprès des lecteurs.
Mon recentrage sur l’imaginaire, et mon premier livre édité
Après quelques incursions dans d’autres genres (policier pour la nouvelle, une nouvelle comédie romantique pour un autre concours, et roman contemporain pour mon petit livre), je suis revenue à mon domaine favori : l’imaginaire.
Pendant l’expérience d’autoédition, j’avais écrit mon premier roman imaginaire, Le dernier Bakou. Je l’ai envoyé à quatre éditeurs, et j’ai patienté. Comme j’avais lu quelque part que c’est bien d’aimer les livres de l’éditeur qu’on cible, j’avais choisi quatre grands éditeurs, dont j’ai lu plusieurs livres que j’ai appréciés. Je vous laisse deviner la suite. Refus des quatre, surchargés, mais qui ont tout de même pris le temps de me signaler leur refus (ce qui est déjà appréciable).
J’ai donc retravaillé mon texte et l’ai envoyé à une plus petite maison d’édition, locale, spécialisée dans l’imaginaire. Nouveau refus. J’ai à nouveau travaillé mon texte, avec le retour de lecture de deux amies (merci Marie-Pierre et Bénédicte). Je n’avais pas dans mon entourage de bêta-lecteur ou lectrice pour ce genre de roman, et j’avais parfois du mal à savoir comment améliorer mes textes.
C’est à peu près à cette époque que j’ai lu le livre de Stephen King « Écrivain, mémoires d’un métier » et celui d’Olivier Lusetti « Les tendons du style ». Chacun à leur manière, ce sont les deux livres qui ont été les plus importants dans mon parcours d’écriture. Celui de Stephen King m’a aidé à prendre conscience de mes racines. On n’écrit bien que sur ce qu’on connaît. À ce moment-là, j’étais technicienne dans une entreprise du bâtiment, et j’étais dans mon élément. Issue d’un milieu modeste, les employés et ouvriers sont mon univers. Pour avoir aussi été cheffe d’entreprise, et côtoyé des décideurs, j’aime le côté cash des plus modestes. Leur franchise n’est pas toujours politiquement correcte, mais elle vient du cœur, sans filtres. L’ouvrage d’Olivier Lusetti m’a aidée à apprécier autant la phase de corrections du texte que celle de l’écriture. Il m’a donné des outils pour ciseler mon texte, le polir, lui donner toute sa brillance. Un travail d’orfèvre dont on apprécie toute la saveur quand on sait quel résultat on souhaite obtenir.
Je retravaille donc mon texte une nouvelle fois, et je l’envoie à un autre éditeur dont quelqu’un avait parlé sur un post Facebook. J’avais cherché quelques renseignements auparavant. Ils promettaient une réponse en six semaines, un contrat à compte d’éditeur pour les textes retenus. Leur catalogue était varié et assez étoffé. Je me suis lancée.
Moins d’un mois plus tard (délai tenu), je reçois un mail m’indiquant que mon livre a été retenu par le comité de lecture. Je pars donc à l’aventure avec cet éditeur pour ma deuxième expérience.
Ce que j’en retire :
L’écriture est un long chemin, et il faut avancer pas à pas sans se décourager. Toutes ces expériences m’ont mené à l’endroit où je me trouve, et j’ai fait du chemin depuis le jour où je me suis dit que j’aimerais écrire un roman.
Mon présent
Mon premier livre imaginaire a été édité en mars 2021 (ceux qui me suivent n’ont pas pu louper l’info). La campagne de souscription a été un succès grâce à ma famille et à mes amis, mais pas seulement. Merci à tous, c’était une grande joie de voir les noms s’afficher au fur et à mesure et de sentir votre soutien.
Depuis, je suis les conseils de mon éditeur pour la promotion (textes en lien avec l’univers, interviews, vidéos…). Je cherche aussi à créer des liens localement et à me faire connaître, et les retours sont plutôt positifs. La librairie locale a organisé une séance de dédicaces et a parlé de mon livre dans les bibliothèques de l’agglomération.
Je vais participer prochainement à deux salons du livre dans ma région, et l’aventure continue.
Ce que j’en retire :
L’aventure après édition est aussi éprouvante qu’avant pour ma patience, mais je découvre l’envers du décor et c’est passionnant. J’aime rencontrer les acteurs du livre et échanger avec eux, aucun doute, je suis à ma place.
Mon futur
J’ai écrit un nouveau livre. Il s’agit du premier tome d’une trilogie, dans le même univers que le précédent. Grâce au libraire, j’ai rencontré une association de ma commune qui propose la lecture de manuscrits avec fiches de lecture et j’ai bénéficié de leur aide pour ce roman. Merci à eux, avoir un retour critique sur mon travail est précieux.
Le week-end dernier, je suis allée aux Aventuriales de Ménétrol. Salon dédié aux littératures de l’imaginaire, c’est à seulement 1h30 de chez moi, mais je n’y étais jamais allée. C’est chose faite et ça a été une révélation. Ce qu’il me faut, c’est un éditeur spécialisé dans l’imaginaire. Tout est clair dans ma tête. Je veux un éditeur (ou une éditrice !) de l’imaginaire, qui fait des salons, rencontre les lecteurs et connaît ses auteur(e)s. Quelqu’un pour me donner des conseils d’amélioration de mes romans et me féliciter quand j’aurai bien travaillé (ça fait toujours plaisir).
Et la meilleure chose ? En plus, ils sont sympas ! J’ai pu échanger sur le salon avec plusieurs éditeurs pour connaître leur maison d’édition et le genre de leurs ouvrages et tous ont répondu à mes questions avec gentillesse et disponibilité.
Ce que j’en retire :
L’aventure est loin d’être terminée, et j’ai hâte de voir la suite !
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